Problème de cire (2)

09/11/2016 14:07

La cire est produite par les huit glandes cirières des abeilles réparties par paires sur la face ventrale de l’abdomen. Les glandes cirières atteignent leur plus forte capacité de production chez l’ouvrière âgée de 12 à 18 jours.

La production de cire d’une colonie entraîne une très forte dépense d’énergie.  On estime que pour produire 1200g de cire, un essaim dépensera l’énergie de 7,5 kg de miel et construira environ 100 000 cellules correspondant à la taille d’un nid d’importance moyenne.

Pour faire simple on estime que 8 kg de miel serviront à produire 1 kg de cire et 100 000  cellules.

Les abeilles ont eu le choix. Elles ont délaissé les cadres de cire gaufrée pour bâtir leurs propres rayons.

La cire est la matière première de la construction des rayons qui sont à la fois :

le refuge, le nid, l’entrepôt du miel et du pollen,  le centre de communications et d’informations et la première ligne de défense contre les organismes pathogènes.

La cire est une matière grasse. Elle absorbe très facilement tous les éléments intérieurs (phéromones, pollen, propolis, esters…) et extérieurs (poussières, polluants…)

Elle est l’interface entre la colonie et son environnement et la véritable carte d’identité de la colonie.

 Les abeilles elles-mêmes sont recouvertes d’une fine pellicule de cire (la cire cuticulaire) produite par la colonie. 

Les propriétés physicochimiques des rayons évoluent avec le temps.  C’est un véritable «patchwork chimique » et un marqueur historique de chaque colonie.  

Ce résumé très succinct du rôle et des propriétés de la cire de la colonie montre à quel point il est important que celle-ci soit de bonne qualité pour le bien-être et le bon état sanitaire de la colonie.

L’alerte lancée par nos voisins belges (cf problème de cire (1)) est particulièrement inquiétant.

L’ADARA a fait une étude à ce sujet et les premiers résultats des analyses confirment que les cires gaufrées que l’ont trouvent sur le marché ne sont pas toutes de première qualité loin s’en faut.

Les analyses ici :

 

Une autre d’une cire gaufrée vendue en Belgique et produite par un cirier de l’Isère. Ici

Pour information, le coumaphos est une molécule qui a été utilisée il y a quelques années pour lutter contre varroa. Son nom commercial était le Périzin. Le coumaphos est un insecticide  organophosphoré, produit dangereux et neurotoxique qui impacte fortement les cires en laissant d’importants résidus toxiques.  Il est aujourd’hui interdit en France. D’où viennent ses résidus ?

D’apiculteurs «frauduleux » ? De résidus contenus dans les cires anciennes qui ne sont pas éliminés au fur et à mesure du recyclage de celles-ci ? De cires importées de pays où l’utilisation de ce produit est encore autorisée ?

Enfin, une dernière analyse effectuée par l’ équipe Chimie et Biochimie des Interactions du Centre Universitaire Champollion  à l’ Université de Toulouse boulverse les idées communément admises sur la qualité des cires d’opercules. Leurs conclusions sont sans appel :

 « Les analyses ont été menées sur 40 cires d’opercules ou de corps issues des mêmes ruchers. Les résultats montrent une présence de pyrèthrinoïdes dans presque toutes les cires à des doses proches de la limite de détection parfois même de la limite de quantification. Au regard de la bibliographie, ces molécules ne semblent pas avoir été souvent identifiées dans les cires. En effet, les principales molécules retrouvées sont la bifenthrine (Talstar, Kiros, …), le fenitrothion  (Fenibel, Broxer, …), la lambda-cyhalothrine (Karaté, Karachoc, Kung-fu,…). Leur présence, en quantités aussi importantes dans les cires d’opercules que dans les cires de corps, pose la question de leur origine et de leur mode d’introduction dans la ruche. »

De plus, l’ajout de paraffine ou de stéarine dans les cuves de fonte du cirier pour compenser le manque de production par rapport à la demande ou par l’apiculteur lui-même pour augmenter son bénéfice dégrade fortement la qualité de la cire. Cela explique sans doute les différents tarifs pratiqués par certains ciriers que l’on peut trouver sur la toile : cire « premier prix », cire « standard », cire «  1er choix » ou « sélection ».

L’analyse de quelques échantillons allemands révèle: ‘ »Kohlenwasserstoffe » (91,5 et 88,4%)… se traduit par « hydrocarbures » et GC-analitik « Kein Bienenwachs erkennbar » = »analyse en chromatographie gazeuse:pas la moindre trace d’une cire d’abeille! »

On peut aussi légitimement s’interroger sur la désinfection par les rayons gammas des cires vendues sous l’appellation « cire ionisée » toujours plus agréable à lire que « cire traitée par rayonnement  gamma radioactif ». Les germes de loque et autres n’y résistent pas mais les polluants chimiques restent. Leur toxicité n’est pas éliminée. Que deviennent ces particules radioactives bombardées sur les blocs de cires ?

Quand on connaît l’importance de la cire dans l’équilibre de la colonie et la sensibilité de l’abeille aux substances chimiques, quand on mesure l’effet dévastateur produit par le « cocktail »de différentes molécules chimiques dans un même élément on ne peut qu’être très inquiet pour la santé de nos abeilles.

Il semble donc urgent de trouver des solutions. 

Sources :Tautz, L’étonnante abeille.

Nathan TENE, Angélique VETILLARD, Michel TREILHOU ; Pres « Université de Toulouse »,Centre Universitaire Champollion, Equipe Chimie et Biochimie des Interactions, place deVerdun, 81012, cedex 09 

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